LE BONHEUR DES AUTRES

Le besoin de se réaliser est universel, c’est la pierre angulaire de la “bonne vie“. Pourtant et on le voit bien dans la vie quotidienne, les monstres d'égoïsme existent belle et bien. Traître, lâches, ils sont là, partout autour de nous cherchant à nous faire croire qu’ils ont trouver la vrai façon de vivre quand ce n’est pas “la vérité“, profitant de tout et de tous sans contrepartie... exploitant le plus possible, comme pour annihiler toutes réelles perspectives d’évolution. Tel est le monde qui se présente aujourd’hui. Un monde où la forme a supplanté le fond. Un monde où l’image dépasse par sa sophistication l’ingéniosité humaine. Un monde qui doit faire peur ! Parce que la peur c’est l’insécurité et l’insécurité paye alors que la sérénité endort. Aussi tout à chacun se sent menacé cataclysmes, famine, guerre, plan social autant de forme d'anéantissement dont l’éventualité sert de toile de fond aux différents rôles que nous jouons sur la scène quotidienne. Alors que nous sommes déjà des numéros... Pas de “vraie vie“, pas de “bonne vie“ sans travail ! n’est-il pas vrai ? Nous souffrons d’institutions aujourd’hui qui ne favorisent pas l’innovation et qui pire au lieu de démocratiser la culture et le savoir bride la connaissance en utilisant la discrimination par le travail, clef de voûte et d’accès à la connaissance . Pourquoi autant de différences sociales ? Pourquoi autant de chômeurs ? Pourquoi autant de grèves ? Pourquoi autant de suicides ? Même les élites ne sont plus épargnées ? Alors que elles bénéficient de tout ce qu’il y a de mieux dans notre monde ? Notre monde serait-il malade de dévalorisation perpétuelle et d’absence de reconnaissance ?. La civilisation thésaurise la mort comme le conteur les belles histoires, ou le paysan l’or dans son bas de laine mais ceci à condition de ne pas dépenser une once ou un cent. C’est exactement ce qui se passe dans notre société aujourd’hui... On veut gagner beaucoup sans contrepartie. À quoi serve donc les machines et autres robots ou automates programmables si ils ne sont pas là pour servir l’être humain en le desservant des tâches contraignantes. Pour certains, peut-être les plus sages, ils ont été conçu pour permettre à certains de s’enrichir plus rapidement. Ce serait là jouer le capital contre le capitalisme, car le capitalisme n’est jamais que le capital en action exerçant son empire sur toutes les activités humaines. Alors on nous parle de redistribution des richesses; ce leitmotiv est vieux comme le monde. Au temps de Crésus on utilisait déjà ce refrain en faisant abstraction du fait que certains s’enrichissaient grâce à l’esclavage. Les deux cents familles de l’avant guerre 39/45 n’auraient eu aucune importance si au lieu d’être à la tête de sociétés financières, elles avaient été à la tête de leurs propres économies. Aujourd’hui on nous parle de l’impôt sur la fortune, de fond de placement, d’indemnités de départ... En nous faisant miroiter un monde qui pour la plupart restera toute leur existence inaccessible... Nous sommes assourdis par le martèlement des slogans, aveuglés par les images, nous ne jugeons plus que sur commande, et au bout du compte notre volonté de se faire reconnaître s’évapore sous l’ardeur des contraintes quotidiennes inévitables ... travail, technologie, idéologie. Notre conscience se laisse contaminer par la démagogie ambiante. Et c’est dans ce paysage peu attrayant que le lâche et le traître exercent le mieux leurs bons offices...! Tant que nous idéaliserons nos relations et notre rapport avec la société, tel des acteurs des sagas hollywoodiennes, nous ne distinguerons pas la société vraie; celle qui n’a pas d’autre règles que le quotidien et la survie.